PARIS (AFP) - Le ministre de la justice Pascal Clément a demandé mardi matin au parquet de Paris "d'examiner le contenu du site internet" de "Tribu KA", après les incidents à caractère antisémite de dimanche rue des Rosiers (IVe) à Paris, a-t-on appris auprès de la Chancellerie.
Il reviendra au parquet de Paris de voir "quelles suites légales donner" si ce site s'avère diffuser des propos et des images antisémites, selon la même source.
Dès lundi, le parquet de Paris avait saisi la brigade criminelle d'une enquête sur les événements de la rue des Rosiers.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a souhaité mardi, dans une lettre adressée au garde des Sceaux, que le site internet de "Tribu KA" soit interdit, faisant état de la diffusion de propos et d'images antisémites.
Il a également dénoncé, de la part de "Tribu KA", des "faits de provocation à la haine ou à la violence à l'égard de personnes à raison de leur appartenance à (...) une religion et d'injure publique à l'égard (...) d'un groupe de personnes à raison de (...) leur appartenance à (...) une religion déterminée".
Il s'agit, selon lui, de "faits répétés imputables à un groupe d'individus apparemment bien structurés et déterminés (qui) peuvent laisser craindre, si la diffusion du site +
www.TribuKa.com+ ne faisait pas l'objet d'une interdiction judiciaire dans les plus brefs délais, la survenance d'événements dont l'importance nuirait gravement à l'ordre public".
Le ministre de l'Intérieur revient également sur les faits de dimanche au cours desquels, selon plusieurs témoignages, un groupe de Noirs se réclamant de "Tribu KA" avait fait irruption dimanche après-midi rue des Rosiers, au coeur du quartier juif de Paris (IVe), en criant des menaces à caractère antisémite.
Ce jour-là, "une vingtaine d'individus a (...) semé le trouble sur son passage, rue des Rosiers, dans un quartier où sont installés des commerçants juifs", souligne M. Sarkozy dans sa lettre au garde des Sceaux.
Il y dénonce les faits comme étant une "provocation à la haine et à la violence, à raison de (...) la religion juive des victimes", même si à cette occasion il n'y avait "pas eu de violences physiques", comme l'avait reconnu le président du CRIF, Roger Cukierman, en s'adressant à la presse lundi après avoir été reçu par M. Sarkozy.
Dans son courrier, le ministre de l'Intérieur cite d'autres incidents, comme celui du 19 mai dernier, lorsque le "groupuscule en question" s'était rendu dans une salle de sport et y "auraient menacé (des) personnes s'entraînant" à un art martial juif.
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