Bonjour Jonas,
Pipper a raison (c'est normal, c'est une femme !) mais je voudrais compléter un peu :
La polyvalence du judaïsme a pour racine une constatation très simple. Cette religion "biblique" n'a pas, pour canon, un seul livre seulement - le tanakh (la partie hébraïque, juive, non chrétienne de la Bible)- mais à côté de la Bible, après elle dans le temps, à côté d'elle dans la hiérarchie spirituelle, deux autres livres : le Talmud (dont Pipper vous a expliqué de quoi il s'agissait) et le zohar.
L'Ecrit (la Bible), l'Oral (le Talmud), le Vécu (le Zohar) forment ensemble le "judaïsme". La clef d'accès à la doctrine juive, écrivait André Neher, possède donc trois crans, aussi décisifs l'un que l'autre pour en ouvrir l'accès : le cran biblique, le cran talmudique et le cran mystique.
Aucune de ces clefs ne définit à elle seule le judaïsme. La serrure ne cède que sous la poussée conjointe de l'ensemble.
Voilà pourquoi, cher Jonas, le rationalisme se trompe quand il voudrait que le judaïsme soit une loi, sans être une pensée. et que les antisémites se trompent aussi quand ils voudraient qu'il ne fut ni l'un ni l'autre, mais seulement un fait social ou racial sans contenu spirituel.
Bien à vous
Cordial shalom
AriEL